Carol

New York, 1952. Dans l'agitation des fêtes de fin d'année, au rayon des jouets d'un grand magasin, se trame une rencontre qui changera deux vies. Therese, une jeune vendeuse introvertie, se perd dans ses rêves au milieu des poupées et des trains électriques. C'est alors que surgit Carol Aird, une élégante bourgeoise dont le charme magnétique ne laisse personne indifférent. En quête d'un cadeau pour sa fille, Carol fait bien plus qu'un simple achat : elle laisse derrière elle un objet inattendu, un gant, comme une invitation silencieuse à un jeu de pistes amoureux.

Le film « Carol », réalisé par le talentueux Todd Haynes, s'empare de cette rencontre fortuite pour tisser une romance délicate sur fond de conventions sociales étouffantes. L'alchimie entre Cate Blanchett, dans le rôle de Carol, et Rooney Mara, incarnant Therese, est palpable et éblouissante. Les deux actrices livrent une prestation émouvante, pleine de non-dits et de regards chargés de sens. La caméra capte avec une sensibilité rare chaque hésitation, chaque frisson, dans une mise en scène qui évoque à merveille la complexité des sentiments.

Loin d'un simple mélodrame, « Carol » interroge les rapports de classe, la quête de liberté et l'émancipation personnelle. La précision des décors, la musique envoûtante et la photographie soignée renforcent une atmosphère rétro, véritable voyage dans le temps. L'histoire de ces deux femmes, confrontées à leurs désirs et aux normes de l'époque, résonne avec une intensité qui ne laisse pas indemne. Un film à découvrir ou redécouvrir, pour son élégance narrative et sa profondeur émotionnelle.