Les pistolets en plastique

Bien plus qu'une simple comédie, "La crise" nous plonge dans le quotidien bouleversé de Victor, un juriste d'apparence inébranlable, interprété avec brio par Vincent Lindon. Dès les premières minutes, le film nous entraîne dans une spirale de mésaventures qui transformera sa journée en un véritable cauchemar. Sa femme a disparu, son travail s'évapore, et ses amis semblent avoir pris la poudre d'escampette. Le réalisateur Coline Serreau, connu pour son regard acéré sur la société, mêle ici humour et critique sociale avec une finesse savoureuse. L'intrigue prend un tournant inattendu lorsque Victor rencontre Michou, incarné par l'inimitable Patrick Timsit. Ce chômeur philosophe devient le compagnon improbable de Victor, l'entraînant dans une odyssée urbaine où chaque rencontre est prétexte à réflexion et à rire. Le tandem Lindon-Timsit fonctionne à merveille, apportant au film une dynamique aussi touchante que cocasse. Peu à peu, "La crise" dépeint avec une ironie mordante les désillusions des années 90, tout en laissant entrevoir une lueur d'espoir et de solidarité. Les dialogues fusent, oscillant entre le caustique et l'émouvant, reflet d'une époque où les repères vacillent. À travers le prisme de la comédie, ce long-métrage offre un regard lucide sur nos faiblesses et nos attentes, sans jamais sombrer dans la complaisance. Chaque scène est un tableau vivant, capturant l'essence d'une époque et les paradoxes de la condition humaine. "La crise" est un petit bijou du cinéma français qui, trois décennies après sa sortie, résonne encore avec une pertinence déconcertante.

"Arrête ton char... bidasse !" déploie une avalanche de gags dans l'univers militaire des années 70. On embarque avec quatre jeunes appelés, farceurs invétérés, qui transforment chaque journée en un festival de plaisanteries. Naviguant entre les corvées et les escapades nocturnes, leur vie en caserne en Allemagne n'est jamais monotone. La camaraderie est au centre de cette comédie, où chaque défi est l'occasion d'une nouvelle blague. Le film, à l'humour potache, n'hésite pas à franchir les lignes pour nous faire sourire. Les acteurs, avec une énergie débordante, incarnent ces bidasses qui préfèrent la rigolade à la discipline. Les années 70 se révèlent à travers une bande-son dynamique et des tenues d'époque qui ajoutent au charme nostalgique. Une époque où les appelés jonglaient entre le sérieux de la vie militaire et l'urgence de vivre pleinement leurs jeunes années. Dans ce cadre authentique, chaque scène est une ode à l'insouciance et à la liberté. "Arrête ton char... bidasse !" est une invitation à se laisser emporter par le rire et la légèreté.

Bienvenue dans l'Angleterre d'après-guerre, où l'esprit de la comédie s'invite à la table des festivités royales dans "Porc royal". Alors que la princesse Elizabeth prépare son mariage avec le lieutenant Philipp Mountbatten, trois notables du Yorkshire, Swaby, Allardyce et Lockwood, décident de célébrer l'événement en grande pompe. Leur projet ? Engraisser un cochon en douce pour un banquet des plus somptueux. Voilà une petite rébellion gastronomique qui, sous couvert de réjouissance, met en lumière les privilèges de la classe dominante en temps de rationnement. Dans cette ambiance de secrets bien gardés, l'histoire prend un tournant inattendu avec l'arrivée de Chilvers, un pédicure humble mais ambitieux. En découvrant ce cochon convoité, il entrevoit une opportunité inespérée pour grimper l'échelle sociale. Sa femme, Joyce, ne perd pas de temps pour comploter et tirer profit de la situation. Le film, réalisé en 1984, offre une satire piquante sur les manigances sociales et les désirs cachés de chacun. La réalisation, bien ancrée dans son époque, joue habilement sur le contraste entre la solennité des cérémonies royales et les petites mesquineries des protagonistes. Les dialogues ciselés et les situations cocasses font de cette comédie un régal. Derrière l'humour, une critique sociale subtile se profile, questionnant les hiérarchies invisibles et les rêves de grandeur des petites gens. Une manière savoureuse de revisiter l'histoire avec un clin d'œil malicieux.

"Vingt dieux" est une comédie dramatique qui s'aventure avec finesse dans le monde rural du Jura, en mettant en scène un jeune homme nommé Anthony, surnommé "Totone". À 18 ans, Totone est propulsé brutalement dans le monde des adultes après la mort de son père, un événement qui bouleverse sa vie insouciante. Le défi qui l'attend est de taille : devenir le tuteur de sa petite sœur et assurer leur avenir en se lançant dans la production de comté, un fromage emblématique de la région. Cette quête de l'excellence fromagère est à la fois touchante et cocasse, car Totone n'a aucune expérience dans ce domaine. Le programme explore des thèmes de responsabilité, de maturité et de persévérance, tout en insérant des touches d'humour qui allègent les situations les plus poignantes. Les enjeux sont clairs : gagner le concours agricole pour décrocher la médaille d'or et la récompense financière qui l'accompagne. Ce défi constitue une véritable métaphore de la transition de Totone vers l'âge adulte, tout en abordant les relations fraternelles et la solidarité communautaire d'une manière authentique. Ce programme cible principalement un public jeune adulte et familial, appréciant les récits initiatiques teintés de réalisme et d'humour. L'atmosphère oscille entre légèreté et moments plus profonds, caractéristique des comédies dramatiques réussies. Ce qui distingue "Vingt dieux" de ses concurrents, c'est son cadre rural singulier et son approche originale de la vie quotidienne dans le Jura, offrant une belle échappée culturelle et émotionnelle.